Journaliste, auteur et conférencier sur le thème des nouvelles technologies (et donc travaillant à temps plein par ailleurs), je suis en train de finaliser ma thèse sous la direction de Christian Le Moënne sur le thème : pourquoi acceptons-nous de laisser des traces numériques alors que nous savons qu’elles peuvent être utilisées à des fins oraculaires ? La trace numérique pouvant être définie comme un contrat de conservation entre un internaute et une (ou plusieurs) plateforme(s) de publication, une des causes possibles qui incitent les utilisateurs de dispositifs techniques à laisser des traces, serait-elle une volonté, inconsciente apparemment, d’accéder à une forme d’« éternité construite » ? Un certain nombre d’internautes, de façon plus ou moins consciente, semblent en effet s’inscrire dans une présence sur le Web pour viser une certaine dimension de permanence, y compris au-delà de leur propre existence.