Le CERSIC est structuré autour de trois programmes spécifiques interdépendants, auxquels sont rattachés différents projets. Ils correspondent à des perspectives d’analyse dominante (micro-sociale pour le premier axe, accordant une place importante aux contextes situés d’activité, méso-sociale et organisationnelle pour le second axe et macro social, renvoyant à des transformations historiques, pour le troisième axe). Néanmoins, il ne s’agit jamais d’approches spécifiquement centrées sur un niveau, l’articulation entre ces orientations et les niveaux de généralité qu’elles reflètent constituant l’une des originalités de l’équipe (Direction: J.-L. Bouillon)
Programme 1 : Anthropologie du numérique : formations sociales, régimes de sociabilité et subjectivations
Les travaux conduits dans ce premier programme de recherche portent sur les pratiques informationnelles et communicationnelles associées aux TNIC, dans différentes situations sociales et organisationnelles. Ces recherches visent à questionner la manière dont le développement des TNIC se traduit par des changements affectant les activités humaines individuelles et collectives. L’accent est mis sur l’évolution du rapport entre activité, sujets et cognition sociale ainsi que sur la nature de ces différents éléments : il s’agit de comprendre comment et dans quelles mesures les TNIC, dans leur diversité, sont-elles associées à des transformations de l’action individuelle et collective, de l’individu au travail et plus largement en société, et des modes de perception et d’interprétation du monde. L’enjeu est ainsi de saisir, par l’observation de situations sociales localisées et numériquement médiatisées, des évolutions touchant à la nature de la construction de collectifs, de la coordination de l’action, de la structuration des interactions, susceptibles d’avoir des répercussions sur l’organisation du social. Dans ce cadre, la prise en compte la matérialité des techniques (les TNIC, ce sont des algorithmes, des interfaces, des logiciels, des écrans…) et des environnements d’action (règles, normes, discours, dispositions spatiales, géographiques, temporelles, logiques économiques et gestionnaires…) occupe une place centrale.
Projet 1.1. : Nouvelles formes de sociabilité en contexte numérique
Projet 1.2. : Mutations des pratiques numériques en contexte professionnel et organisationnel
Programme 2 : Communications organisationnelles : recompositions, normalisations, rationalisations
Ce second programme regroupe des recherches inscrites dans le champ de la communication organisationnelle et s’attachant à comprendre les recompositions organisationnelles actuelles. Elles appréhendent ce mouvement sous l’angle des rationalisations informationnelles et communicationnelles qui affectent actuellement la plupart des types d’organisation, ainsi que les processus de régulation et d’innovation qui leur sont associés en relation avec les TNIC. Les travaux s’inscrivent en lien étroit avec le premier axe, mais dans une perspective centrée sur le niveau organisationnel et les dispositifs gestionnaires. Les situations d’activité sociales et professionnelles ne constituent pas ici un objet d’étude direct. L’enjeu est de monter en généralité afin d’appréhender la manière dont ces dernières s’institutionnalisent temporairement dans des structures organisées, toujours susceptibles d’être remises en cause. Ce programme s’inscrit dans le prolongement du programme de recherches « entre normes et formes » (2008-2011), qui proposait d’étudier les phénomènes d’information et de communication organisationnelle dans leurs relations avec différentes formes sociales (formes organisationnelles associées aux structures formelles d’une organisation, formes objectales renvoyant à la matérialité des situation d’activité, formes sémiotiques de nature symbolique…). Les réflexions conduites dans ce cadre ont contribué à mettre en évidence les dimensions symboliques et non symboliques de l’organisation et à interroger théoriquement et épistémologiquement la nature de cette structure sociale intermédiaire du point de vue des processus communicationnels qui la structurent et la traversent. Ces derniers, qu’ils se rapportent à des interactions au travail ou à des discours, se déroulent dans un contexte matériel, institutionnel, socio-économique, historique et politique situé. Les phénomènes organisationnels et communicationnels sont indissociables de ces multiples éléments.
Projet 2.3. : Habitats et villes numériques : TNIC et recompositions organisationnelles dans les activités de conception, construction, exploitation et réhabilitation de logements
Projet 2.4. : Rationalisations informationnelles et communicationnelles : émergence et convergence des formes organisationnelles
Programme 3 : Epistémologie de l’information et de la communication, formes contemporaines de la critique sociale
En complément des deux premiers programmes scientifiques, un troisième programme vise à dégager des réflexions épistémologiques et critiques dans le domaine des sciences de l’information et de la communication et plus largement dans le champ des sciences sociales. Il s’agit d’un espace de rencontres entre les différents chercheurs sur les communications organisationnelles et sur l’anthropologie du numérique. Le projet est d’objectiver et de clarifier les usages de la critique dans ces champs de recherche. Puisqu’un champ de recherche s’applique à traiter de problèmes provenant de la vie sociale, il importe de prendre la mesure de la manière dont les chercheurs tentent de mettre en cause les organisations et les techniques, tant du point de vue de leur structuration que de celui de leurs effets sur la vie sociale. Par ailleurs, le contexte historique marqué par les transformations socio-économiques de grande ampleur associées au mouvement de rationalisation (axe 2) et leur traduction située en termes de pratiques socio-numériques (axe 1) offre à la communauté scientifique de nouveaux problèmes à étudier. C’est en particulier le cas des implications humaines, individuelles et collectives de ces expériences sociales, qui peuvent tout à la fois se traduire de manière « positive » par de nouvelles formes de socialisation, mais aussi de façon « négative » par des phénomènes de désocialisation et de souffrance sociale et professionnelle qu’il importe d’observer et d’analyser (Huët, Heller, Vidaillet, 2013).
Projet 2.5. : Nouvelles formes de la critique sociale
Projet 2.6. : Epistémologie des SIC et des communications organisationnelles