Habilitation à diriger des recherches, soutenue le 18 décembre 2023 sous la direction scientifique de Leszek Brogowski, professeur à l’université Rennes 2.
Titre: Les imprimés modestes
Jury :
– Leszek Brogowski, Professeur des universités en Esthétique, Université Rennes 2 (garant)
– Pierre Baumann, Professeur des universités en Arts plastiques, Université Bordeaux-Montaigne
– Sandrine Ferret, Professeure émérite en Arts plastiques, Université Rennes 2
– Sabine Forero-Mendoza, Professeure des universités en Esthétique et Histoire de l’art, Université de Pau et des Pays de l’Adour
– Viola Hildebrand-Schat, Professeure en Histoire de l’art, Goethe-Universität de Francfort-am-Main
– Pascal Mougin, Professeur des universités en Littérature et Art contemporain, Université Paris Cité
L’ensemble du dossier présenté en vue de l’obtention d’une Habilitation à diriger des recherches s’intitule Les imprimés modestes. Il se compose de quatre volumes : un document de synthèse (volume 1 : De l’usage du temps dans les imprimés d’artistes : revues, calendriers, cartes postales) ; un manuscrit sur les revues de l’artiste argentin Edgardo Antonio Vigo (volume 2 : Inédit. Les revues d’Edgardo Antonio Vigo : espace de création et d’émancipation sous un régime autoritaire) ; un recueil des textes publiés depuis 2012 (volume 3 : Travaux de recherche, publications) ; un volume documentant les expositions organisées depuis 2008 (volume 4 : Pratique curatoriale).
L’ambition de la synthèse (volume 1) est d’observer de quelles manières les artistes se saisissent des formes éditoriales particulières et encore peu étudiées dans le champ des éditions d’artistes que sont les cartes postales, les calendriers et les revues. Il s’agit d’analyser les enjeux des démarches artistiques qui mobilisent ces imprimés modestes et familiers, et en particulier d’étudier la façon dont les artistes réfléchissent depuis les années 1960 sur les spécificités matérielles et opératoires de ces éditions, les détournent et/ou en déconstruisent les codes. Les ambivalences susceptibles d’accompagner ces objets, liées notamment à leur nature reproductible et à leur valeur d’usage, sont également interrogées, ainsi que leur potentielle dimension critique. La question de la temporalité constitue un autre axe important de la réflexion, au même titre que celles de la conservation ou de la collection, qui y ont partie liée. L’examen des déplacements opérés dans les œuvres est l’occasion de repréciser de quelles manières les artistes mettent au jour, revisitent voire dénoncent les fonctions de ces imprimés souvent modestes, analysent les mythes et croyances qui les accompagnent, et instillent dans ces objets banals, a priori inoffensifs, une charge tantôt poétique, tantôt politique. L’inédit (volume 2) prolonge et déplace les réflexions, par l’étude d’un cas particulier : les publications d’Edgardo Antonio Vigo, produites et diffusées dans un contexte politique autoritaire. L’observation de la pratique de revuiste et l’étude de certains des écrits de cet artiste argentin permettent de rendre compte de façon exemplaire de la manière dont peut se manifester une prise de position critique, les moyens susceptibles d’être mobilisés, l’importance des réseaux dans lesquels s’inscrit la pratique et la manière dont est reconsidérée la place du spectateur. Le volume 3, qui regroupe l’ensemble des articles et chapitres d’ouvrages publiés depuis 2012, est organisé en sept sections thématiques. On retrouve dans ces dernières les imprimés légers, populaires et éphémères présentés tant dans le volume 1 que dans le volume 2 (revues, cartes postales et calendriers) auxquels s’ajoutent la pratique de l’insert et la question de la participation, sous forme d’intervention directe sur le support, du spectateur. Le volume 4 enfin réunit un ensemble de documents présentant une pratique curatoriale dédiée aux publications d’artistes. Cet ensemble vise à montrer combien cette autre forme que prend la recherche, qui place les artistes et leur travail au cœur des projets, est complémentaire et nécessaire pour la compréhension des enjeux des éditions d’artistes, par les agencements scénographiques et les confrontations qu’elle permet.
La soutenance est publique.