Cette journée d’études est organisée le vendredi 1er décembre 2017  à l’occasion de l’exposition «  Livres et revues d’artistes : une perspective brésilienne » présentée au Cabinet du livre d’artiste de Rennes du 30 novembre 2017 au 8 février 2018, dans le cadre du programme de recherche « Écritures et paroles d’artistes : contributions aux scènes artistiques contemporaines d’Amérique latine » (MSHB) coordonné par Laurence Corbel.

 

Argumentaire :

Cette journée, qui croise les points de vue d’universitaires et d’artistes, est consacrée à l’histoire encore récente des publications d’artistes au Brésil. On se propose d’étudier ses continuités et ses ruptures en la situant dans ses différents contextes politiques et sociaux : des travaux des pionniers aux pratiques les plus récentes, ces publications présentent une diversité de déclinaisons formelles, travaillent des formes discursives variées et proposent des expériences sensorielles dans la pratique de la lecture. Écho des évolutions de la société brésilienne, ces livres et revues, qui constituent dans le contexte politique actuel troublé un espace de résistance critique, se développent aujourd’hui autant dans le cadre de maisons d’éditions indépendantes que dans celui des recherches universitaires.

 

Programme de la matinée

10h00 > Accueil

10h15 > Laurence Corbel (Université de Rennes 2) : « Livres et revues d’artistes au Brésil : entre local et global »

Cette introduction à la journée d’études présentera les objectifs et les enjeux de cette exposition à travers l’analyse de sa genèse et des questions qui ont ponctué sa conception et sa réalisation. Quelles continuités, quelles ruptures observe-t-on dans cette production éditoriale depuis son éclosion jusqu’à aujourd’hui? Est-il pertinent d’envisager ces publications à partir d’un filtre national ? Comment les situer au sein de la production internationale des publications d’artistes ? À quelles conditions et en quel sens est-il légitime de parler à leur sujet d’une « perspective brésilienne » à l’ère de l’art globalisé ?

 

11h00 > Paulo Silveira (Universidade Federal do Rio Grande do Sul) : « Les publications d’artistes au Brésil : un espace alternatif pour l’art »

Si le choix que font les artistes du livre comme médium tient à son potentiel critique, il a souvent partie liée au Brésil avec des démarches où se croisent contestation politique et pratique expérimentale. On montrera comment ces publications réalisées au Brésil entre 1960 et aujourd’hui ont investi ce médium à travers une variété de déclinaisons formelles et discursives en les situant dans les contextes sociaux et politiques de leur production.

 

11h45 > Eduardo Jorge (Université de Zürich) : « Poemóbiles (1968-1974), Re-Duchamp (1976), Vivavaia (1949-1979) : Augusto de Campos ou le livre par soustraction »

Les livres d’Augusto de Campos existent d’abord par une opération de soustraction, ce qui lui a valu l’épithète de poète « moins ». Si Augusto de Campos est perçu comme le poète du négatif, autant pour sa poésie, sa critique d’art, ses traductions que son activité artistique, c’est par les livres qu’il met en œuvre la négativité du poème. Cette intervention portera sur les « points lumineux » de son œuvre que sont Poemóbiles, Re-Duchamp (réalisés avec Julio Plaza) et Vivavaia, publiés entre les années 1960-1970, qui, tout en étant situés à la lisière des objets et des affiches, traversent la poésie, les arts visuels, la traduction, la critique culturelle et musicale.

 

12h00-12h30 > Discussion

 

Programme de l’après-midi

14h30 > Amir Brito Cadôr (Escola de Bela Artes, Belo Horizonte/UFMG) : « Fictions at Work in Artists’ Books »

Certains auteurs inventent un artiste et attribuent à ce personnage conceptuel les œuvres qui sont les leurs. Mais l’auteur inventé ne se réduit pas à un simple pseudonyme, il a une existence propre et une biographie. Nous montrerons dans les livres que nous étudierons – Lucia Rosas: textos impuros (2000) de Vera Casa Nova et Marcelo Kraiser Marcelo do Campo 1969-1975 (2006) de Dora Longo Bahia et A coleção Duda Miranda (2007) de Marilá Dardot – comment les frontières entre la littérature et les arts visuels, entre la fiction et l’écriture académique sont ainsi brouillées.

 

15h15 > Antoine Lefebvre (artiste, éditeur) : « ARTZINES, le numéro brésilien »

Pour le neuvième numéro d’ARTZINES, ce fanzine de recherche sur les fanzines d’artistes s’est concentré sur la scène brésilienne et ses liens avec l’histoire mieux identifiée du livre d’artiste brésilien. Avec l’aide d’Amir Brito Cadôr, ce numéro dresse un panorama de ces publications d’artistes photocopiées depuis les plus historiques, comme le Jornal Dobrabil, jusqu’aux plus contemporaines. L’artiste invité pour ce numéro, Fabio Zimbres, est une figure centrale du milieu du fanzine brésilien, par sa longévité et la transversalité de sa pratique artistique à cheval entre bande dessinée expérimentale, illustration et art contemporain.

 

16h00 > Regina Melim (Universidade do Estado de Santa Catarina – UDESC) : « Plataforma Par(en)tesis : l’édition comme pratique artistique »

Par(ent)esis est une plateforme indépendante créée en 2006 par Regina Melim pour la recherche, la production et l’édition de projets artistiques et curatoriaux qui prennent la forme de publications imprimées. Regina Melim présentera les différentes facettes de cette plateforme qui fait partie de ses activités d’enseignante et de chercheuse à l’université d’état de Santa Catarina à Florianópolis.

 

16h30-17h00 > Discussion 

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