« One Piece at a Time » présente un inventaire (provisoire, non-exhaustif et subjectif) de propositions et documents résultant de conduites tactiques et d’attitudes de résistance menées à partir du poste de travail. L’exposition prend la forme d’une bourse du travail parallèle mettant en partage des savoirs (autour d’ateliers, de conférences, de projections et de présentations de documents) ; des moyens de production (perruques, détournements, retournements…) ; des réalisations (dons, échanges). Plusieurs intérêts sont à l’origine de cette proposition : – Opter pour un regard distancié et critique sur nos cadres et conditions de travail. – Adopter les contraintes imposées par ces conditions de travail pour tenter de les retourner au profit d’actions ou de productions parallèles. – Engager des processus de résistances à partir d’un quotidien vécu au travail. – Produire des « enquêtes » en tentant de rendre compte – à l’extérieur – d’un point de vue de l’intérieur, et à partir des moyens – ou données – accessibles depuis nos postes de travail. – Générer de la discussion autour des conditions de travail actuelles et de résistances possibles aujourd’hui. « One Piece at a Time » est aussi l’occasion de vérifier l’actualité de ces pratiques et d’en éprouver les limites, que ce soit dans le domaine de l’art ou au-delà. Enfin, cette exposition offre l’opportunité de s’introduire dans les entreprises, et cela par le biais des acteurs de ces mondes : les salariés. Il s’agit de rendre visible ce qui est habituellement caché derrière les portes closes des univers privés de la production et d’assumer collectivement et publiquement le caractère politique que peuvent revêtir ces formes de réappropriation/redistribution directe des savoir-faire, des moyens de production et du temps travail, pratiques habituellement individuelles et (semi-)clandestines. S’ouvre ainsi la possibilité de générer du « faire avec » en résistance, et de produire des « micro-utopies » travaillées à partir du réel.
Crédit photo: Anonyme. Photo diffusée sur les réseaux sociaux représentant des éboueurs de la ville de Bogota abandonnant leur poste de travail pour faire de la balançoire, n.d.
Plus d’information : site Internet du Cabinet du livre d’artistes.