Le jeudi 20 décembre 2018, soutenance de la thèse en arts plastiques de Léonie Lauvaux sous la direction de Sandrine Ferret à l’Université Rennes 2.

Titre des travaux :

Thèse de doctorat en arts plastiques de Léonie Lauvaux sous la direction de Sandrine Ferret, Rennes 2.

Le jury est constitué de Claire Lahuerta (Professeur des universités, Université de Lorraine), Muriel Andrin (Enseignante Universite libre de Bruxelles), Bertrand Clavez (Maître de conférences en Histoire de l’art Université Rennes 2), Jean da Silva (Professeur des universités émérite, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Sandrine Ferret (Professeure des universités, Université Rennes 2, directrice de thèse).

Résumé :

Cette thèse s’attache à questionner l’utilisation de la pornographie dans la « broderie subversive » par les plasticiennes.

Cette démarche semble a priori paradoxale. Pourquoi, les plasticiennes brodent-elles des images de femmes objectivées ? Pourquoi utiliser la broderie alors que cette pratique est considérée comme un passe-temps féminin ? Pourquoi s’emparer de la pornographie, faite par les hommes pour les hommes ?

L’analyse d’un large corpus d’œuvres brodées, au prisme des « gender studies » et des « porn studies », permet de saisir les enjeux de cette démarche singulière.

Les plasticiennes utilisent un médium caractérisé comme essentialiste pour déconstruire de « l’intérieur » les valeurs patriarcales transmises par la tradition du tissu, posture basée sur une succession de paradoxes.

Ainsi, par la représentation brodée du sexuel, voir même de leur sexualité, les plasticiennes sont amenée à questionner leur propre identité de genre. Le sexuel brodé permet de se réapproprier son corps et son imaginaire, de s’interroger personnellement sur son identité (par l’utilisation d’un médium a priori genré). Cette construction du « moi » est soumise à un double paradoxe, tout d’abord celui de l’utilisation d’un médium féminin, subverti par le détournement artistique, et d’images objectivant les corps des femmes alors qu’il s’agit de se les réapproprier. Dans l’exploration de ces deux paradoxes, dans leur confrontation, dans cet espace, peut alors se penser l’identité (de femme et d’artiste) dans une société androcentrée.