La galerie Art & Essai reçoit Felice Varini du 23 novembre 2017 au 19 janvier 2018 en collaboration avec le Frac Bretagne. Ivan Liovik Ebel investit la project room.
L’exposition de Felice Varini présente l’œuvre « Quatre cercles à cinq mètres » de l’artiste suisse Felice Varini (né en 1952 à Locarno – Suisse). Appartenant aux collections du Frac Bretagne, cette pièce a pour spécificité d’être composée de quatre cercles rouges créés à partir de quatre points de vue différents, visibles depuis les quatre angles de l’espace. Par la multiplicité et la fragmentation des formes qu’elle propose, Quatre cercles à cinq mètres se livre ainsi au travers. Une publication intitulée « Felice Varini, Quatre cercles à cinq mètres » paraît à l’occasion de l’exposition – co-édition ART & ESSAI & Frac Bretagne & cultureclub-studio.
Extrait du communiqué de presse :
John Cornu : À la Galerie Art & Essai, il s’agit de l’actualisation d’une œuvre Quatre cercles à cinq mètres déjà montrée auparavant : peux-tu nous en dire plus ?
Felice Varini : Oui, il s’agit de la troisième actualisation. Cette pièce a été présentée pour la première fois à la Galerie Jennifer Flay à Paris en 1992. À l’issue de cette première apparition, le Frac Bretagne a décidé d’acquérir l’œuvre, et Catherine Elkar m’a demandé de l’actualiser une première fois en 1998 au sein de l’Ecole Suzanne Lacore à Saint-Jacques-de-la-Lande. Il y a eu ensuite une deuxième actualisation en 1999 au Centre d’art Passerelle à Brest, et la troisième a lieu ici à la Galerie Art & Essai. On peut donc dire qu’il y a eu en tout quatre présentations, dont trois actualisations. J’aime utiliser le mot actualisation, car pour moi il s’agit de rendre « actuelle » une pièce qui existe quelque part. Je tiens d’ailleurs assez à ce distinguo, car il existe des pièces que j’ai présentées mais qui n’ont jamais été actualisées, qui attendent dans mes réserves d’être un jour actualisées, et d’autres qui n’auront très probablement d’ailleurs jamais d’actualisation. »
Au sein de la project room de la Galerie Art & Essai, Ivan Liovik Ebel conçoit une double exposition personnelle qui interroge, entre différence et répétition, nos perceptions. L’artiste poursuit ici ses recherches picturales et sculpturales au regard de leur reproductibilité technique. Avec « De tempsen temps », les espaces et les temporalités se dédoublent ou se redoublent presque à l’identique : le réel et son double…
Extrait du communiqué de presse :
John Cornu : Ton travail implique souvent l’idée de répétition, de reconstruction au point de démultiplier le réel et de créer une sorte de jeu fictionnel au sein d’une réalité bien physique. Peux-tu nous dire quelques mots à ce sujet ?
Ivan Liovik Ebel : La répétition d’une image ou d’une situation, en produisant deux espaces identiques et parallèles, parasite la perception en provoquant, dans l’expérience du spectateur, une sorte d’anachronisme. En même temps elle nécessite souvent de tenter de reproduire un geste, et donc un instant. Cette tension m’intéresse, car elle met en jeu la relation complexe espace/temps, et permet d’interroger cet espace particulier qu’est le présent, qui dans sa fuite nous retient captifs.
John Cornu : J’ai la sensation qu’il existe un peu deux formats dans ton travail : celui de l’exposition et celui de chaque pièce. Comment penses-tu le «seuil d’intégrité» de ces deux formats ?
Ivan Liovik Ebel : Mon travail est d’abord un travail d’atelier, dans le sens où je produis la plupart du temps des pièces en-dehors de tout contexte d’exposition, sans penser nécessairement à leur présentation. En revanche, j’aime envisager l’exposition comme un médium en soi, un support sur lequel les œuvres se déploient. Cela implique une part de travail in situ et peut, parfois, donner à mes pièces une dimension installative. Quant à la question de l’intégrité, je suis prêt à assumer une certaine ambiguïté dans l’imbrication des œuvres et de leur installation, si cette dernière fait sens tout en permettant de révéler les œuvres pour elles-mêmes.