Le 2 mars 2018 à 14h à la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne (salle de conférence) se tiendra la soutenance de la thèse en VAE (Validation des acquis d’expérience) d’Emanuel Latreille sous la direction de Leszek Brogowski.

Titre des travaux : Le Monde comme art

Thèse en Esthétique en en VAE (Validation des acquis d’expérience) sous la direction de Leszek Brogowski.

 

Le jury composé de :

Leszek Brogowski, professeur des universités en esthétique à l’université Rennes 2
Catherine Elkar, directrice du Fonds régional d’art contemporain (Frac) de Bretagne
Gaïd Le Maner-Idrissi Rennes 2), professeure des universités en psychologie à l’université Rennes 2 (présidente du jury)
Pierre Sauvanet, professeur des universités en esthétique à l’université Bordeaux Montaigne
Evelyne Toussain, professeure des universités en esthétique et histoire de l’art à l’université Toulouse II Jean Jaurès
Éric Watier, artiste, professeur à l’École d’architecture Montpellier

Résumé :

L’art moderne et contemporain a quitté le régime de la Représentation pour expérimenter d’autres fonctions et proposer à un nouveau « regardeur » d’autres rapports avec la réalité vécue. Pour cela, il faut que quelque chose de fondamental ait changé dans la relation de l’artiste au monde : l’espace n’est plus quelque chose qu’il élabore au moyen de l’œuvre, ou en elle. L’espace est, pour l’artiste moderne, une « donnée » dans laquelle il est placé d’emblée, à l’instar de tout être. Cela veut dire qu’il n’y a pas d’espace propre à l’œuvre d’art qui ne soit l’espace du monde lui-même. L’art, c’est le monde, à travers l’engagement de tout ce qui l’occupe.

C’est ce que Jean Paulhan (1884 – 1968), en parlant des cubistes, avait appelé « l’espace brut » ou « l’espace spontané », et qui est désigné ici comme « l’espace réel », pour le différencier de toute fiction spatiale. C’est aussi ce que Marcel Duchamp a élaboré à travers ses expérimentations sur les choses et le langage, l’ayant conduit à concevoir cette complexe matrice de l’art qu’est le Ready-made en remplacement de la Perspective. Ainsi, ce que l’on nomme art contemporain est un art qui s’élabore dans le monde, impliquant les êtres et les choses, les formes et les signes, mais aussi la « lumière » des idées, toujours déjà là. Comprendre l’art, c’est, pour chacun, appréhender, sans pouvoir se dérober, comment se joue une rencontre entre ces entités contradictoires, visant une unité nouvelle et exprimant l’intuition du monde comme Tout.

Cette thèse est un tel effort de compréhension qui, dans ma pratique de commissaire d’exposition et de critique d’art, a été partagé avec des artistes, au plus près des œuvres et dans de multiples contextes, dans le cadre de ces institutions « d’aménagement du territoire » que sont les fonds régionaux d’art contemporain.