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Dans le cadre de l’atelier « Frontières: de l’altérité à la conflictualité », les chercheurs des deux pôles CREC (Centre de Recherche Saint-Cyr Coëtquidan) Mutation des Conflits et Défense et Sécurité Européennes vous proposent de participer à leur prochaine conférence intitulée « Frontières mentales et polyglossie dans la pratique de la langue arabe », menée par Marie Varin (LIDILE, CREC, pôle MDC) le jeudi 29 juin de 12h00 à 14h00 sous le lien de connexion suivant:

Salle Marie Varin (st-cyr.fr)

L’arabe est ce qu’on appelle une langue polyglossique (Dichy 2020), ce qui signifie qu’elle se compose de plusieurs variétés interdépendantes les unes des autres. D’aucuns verront dans ces différentes variétés des langues distinctes, ce qui ne correspond pas aux usages des arabophones scolarisés, qui manient aussi bien une ou plusieurs variétés arabes dialectales (dites ADs) que la variété dite « classique », « littéraire » et/ou « littérale » (dite ALC), selon l’interlocuteur et la situation de communication. Face à la diversité et la pluralité de ces formes linguistiques, se pose alors la question d’une frontière mentale qui apparait dès son apprentissage. Les arabisants peuvent être amenés à se sentir insécurisés dans le cadre d’une communication avec un arabophone, et avoir l’impression de devoir apprendre plusieurs langues distinctes. Les arabophones, quant à eux, peuvent souffrir de ce qu’on appelle « schizoglossie », à savoir une insécurité linguistique résultant d’une frontière mentale entre l’ALC considéré comme une norme, et l’AD qu’ils parlent spontanément tous les jours. Ce double enjeu permet d’appréhender à la fois la pratique orale quotidienne et spontanée des arabophones, et la variété d’arabe utilisée dans la rhétorique des djihadistes.

Il permet également de trouver les pistes pédagogiques les plus appropriées pour nos élèves-officiers et officiers-élèves débutants. L’objet de cette communication est une étude comparative exploratoire entre deux dispositifs d’enseignement. D’une part, un enseignements intégré de l’ALC et de l’AD syro-libanais, dont les cours étaient programmés en alternance, appliqué à titre expérimental entre fin 2019 et fin 2021 sur les élèves de l’EMIA. D’autre part, un enseignement plus traditionnel, dans lequel chaque variété est enseignée en blocs indépendants et consécutifs. La question est donc de déterminer le niveau à partir duquel les débutants sont capables d’appréhender efficacement les variations entre l’ALC et l’AD. Il s’agit également de se demander si un enseignement non intégré, qui a l’avantage de rassurer les débutants et de les rendre plus efficaces, peut leur permettre néanmoins d’avoir une future compétence communicative intégrative. »