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Axe 1 : Normes, Gouvernance et Mondialisation – NGM

Responsable : Marc Lautier

  1. Normes sociales et gouvernance dans les économies émergentes et en développement
  2. Normes et Gouvernances locales
  3. Normes et gouvernance des finances publiques

L’axe Normes, Gouvernance, Mondialisation  (NGM) vise à produire des recherches qui articulent, à différents degrés,  la portée de la norme et les enjeux de gouvernance avec  les problématiques de la décision et des transformations de l’organisation économique et sociale dans le contexte de la mondialisation. Ces questions sont  abordées sous les regards croisés du droit, de l’économie, de la sociologie et de la gestion. Différentes échelles sont concernées – territoriales, nationales, européennes, internationales et globales- et les niveaux peuvent s’imbriquer. Dans cette perspective d’ouverture pluridisciplinaire, deux programmes de recherche, le premier à dominante juridique, le second à dominante économique peuvent déjà être identifiés.

Le premier programme envisage l’impact de la norme et de sa transformation, qu’elle soit nationale, européenne ou internationale, sur l’évolution sociétale (droit des biotechnologies, droits et libertés fondamentaux, droit des étrangers, politiques sanitaires et sociales, droit du développement durable), sur les rapports entre personnes (droit du travail, droit de la propriété intellectuelle) et sur les mutations institutionnelles qu’elle génère notamment au niveau de la gouvernance (finances publiques, droit des collectivités territoriales). L’étude des structures institutionnelles est essentielle car les institutions, les règles de droit applicables ainsi que la justice orientent, accompagnent ou freinent le développement économique et social. Réciproquement, les nouvelles orientations de la mondialisation, les investissements directs étrangers inédits, les rapprochements politiques mais aussi les mouvements sociaux, contribuent à faire évoluer les normes en place. En Asie du Sud-est sous influence chinoise croissante, ces évolutions vont faire l’objet d’un suivi particulier.

Le second programme s’intéresse en priorité aux interactions entre dynamiques institutionnelles et dynamiques socio-économiques et s’inscrit dans une perspective internationale et comparative. Ce programme de recherche doit permettre d’identifier certaines problématiques majeures de la transformation des systèmes économiques et institutionnels contemporains. Le système économique et le système institutionnel sont par essence étroitement reliés. L’étude des dynamiques économiques internationales repose ainsi de façon décisive sur la question des dispositifs institutionnels (place de l’État, concurrence, relations internationales, rapport salarial, système monétaire, gouvernance internationale, etc.) qui conditionnent le comportement des acteurs, c’est-à-dire sur le mode de régulation qui régit l’accumulation du capital. Ces dispositifs évoluent. Ils sont ancrés à la fois dans un contexte social, propre à chaque pays, et dans un paradigme d’ouverture internationale. Ce cadre d’analyse permet d’appréhender simultanément la diversité des capitalismes et la mutation des économies en lien avec l’évolution des normes économiques, sociales et juridiques et les dynamiques d’internationalisation.

Axe 2 : Normes, Vulnérabilités et Solidarités – NVS

Responsables : Anne-Laure Lenadant et Catherine Malecki

  1. Finances et entreprises sociales, consommation(s) et solidarités
  2. Vulnérabilités, professions et nouvelles formes d’emploi
  3. Normes, Patrimoine(s) et environnement

Finances et entreprises sociales, consommation(s) et solidarités

L’évolution du rapport à la normativité et le déclin des institutions (Etat, Famille, Eglises et Marchés) conduisent à la recherche et à l’émergence de nouvelles modalités  d’organisations économiques et sociales. Elles aboutissent à l’apparition de nouvelles formes d’entreprises dites « sociales ou solidaires » et d’entrepreneuriats, à des nouveaux univers financiers (solidaire, éthique, responsable), à de nouveaux comportements pro-sociaux de consommation. Si dans la pratique et dans l’absolu, les normes se réunissent autour d’un projet  commun et donnent du sens à l’action collective et à l’interaction entre les individus et les organisations, alors il nous faut comprendre pourquoi les normes sont redéfinies et réappropriées  comme un ensemble de ressources pour servir aux stratégies alternatives et aux actes de solidarité, c’est-à-dire comme un outil pour rassembler les individus voire les sociétés autour de valeurs différentes de celles portées jusqu’alors par les systèmes juridiques, économiques, sociaux et  politiques. Mais les mutations des familles (par ex. monoparentale ou homoparentale), l’apparition de nouveaux systèmes de solidarités, souvent portés par les organisations d’économie sociale et solidaire, les nouveaux rapports à l’environnement, les nouveaux comportements de consommation (par ex. le recyclage, les multiples vies des produits, le car-sharing) réinterrogent les cadres  juridique, social, économique, financier et comptable qui fixaient jusque-là les conduites individuelles et collectives. Cette situation représente de nos jours un défi sociétal. L’éthique et le solidaire apparaissent de plus en plus comme de nouveaux outils de régulation des collectifs autour de ces nouvelles valeurs et interrogent, de fait, la question des normes vécues/perçues, internes/externes, individuelles/collectives, implicites/explicites.

Vulnérabilités, professions et nouvelles formes d’emploi

La vulnérabilité ou les vulnérabilités pour souligner la polysémie de la notion peuvent être définies comme la situation de personnes « qui ne sont pas en mesure d’exercer correctement leurs droits et libertés » (X. Lagarde, 2009) : droits au logement, au travail, à la protection sociale ou à la justice, à la vie privée et à la vie familiale… Ce programme de recherche s’ouvre à l’ensemble des vulnérabilités quelles qu’en soient les causes, qu’elles soient fondées sur les aptitudes ou les capacités physiques ou intellectuelles, ou sur des ressources économiques, sociales ou familiales inégalement réparties, et que les solidarités s’attachent à corriger. Par le prisme des épreuves, de leur temporalité dans les parcours de vie et de la manière dont elles sont régulées, il s’agit d’envisager les expériences de la vulnérabilité perçue comme structurelle et des vulnérabilités construites dans des contextes situationnels (migration, surendettement, parentalité, éducation, enfance, transition à l’âge adulte…).

Normes, patrimoine(s) et environnement

La notion de patrimoine ne doit pas être entendue dans un sens étroit mais dans celui d’un processus de patrimonialisation. Qu’est-ce qu’une société définit comme son patrimoine et comment agit-elle en fonction de celui-ci ? Le programme en ce sens s’intéresse autant au patrimoine  culturel qu’au patrimoine naturel (voir par exemple les définitions de l’UNESCO dont la notion de patrimoine mondial inclut les biens culturels et naturels).  La notion de patrimoine renvoie également à sa définition civiliste et ouvre à ce titre la question de la propriété intellectuelle (propriété du patrimoine immatériel). La réflexion sur cette thématique des processus patrimoniaux est abordée à la fois d’un point de vue institutionnel et scientifique. Les travaux traitent de cette question de la patrimonialisation tantôt à partir du sujet de la création artistique et des lieux patrimoniaux, tantôt à partir du sujet de la pratique de la médecine traditionnelle chinoise.

 

Mots-clés

innovations sociétales, mondialisation, institutions, normes, gouvernance, solidarités, vulnérabilités, exclusion, développement durable et politiques locales, travail, emploi, finance alternative, consommations, patrimoine, environnement, territoires, pays en développement, théorie des organisations, sociologie, économie politique, économie sociale et solidaire, droit public, droit privé, sciences de gestion