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C’est au XIXème siècle que le qualificatif « sociétal » apparaît aux Etats-Unis. Il faut attendre le début des années 1970 pour que son usage se diffuse en Europe en général et en France en particulier. Le sociétal suppose une conception plus large du social, c’est-à-dire dépassant la seule analyse des relations entre les individus au sein d’une collectivité, en étudiant ce qui contribue à leur bien-être et plus largement tout ce qui est relatif à des intérêts communs. De nos jours, les innovations sociétales sont souvent réduites à des « bonnes pratiques » qui ont cours dans des systèmes économiques, juridiques et sociaux, inchangés. Mais les innovations sociétales peuvent aussi être appréhendées à partir des capacités d’initiative des citoyens et des peuples à contester les cadres institutionnels en place, pour participer à l’expérimentation et à l’élaboration de nouveaux modèles économiques, juridiques, sociaux et entrepreneuriaux, plus inclusifs, solidaires, mondialisés et patrimoniaux.

Le LiRIS est un laboratoire organisé autour de deux axes de recherches : « Normes, gouvernance et mondialisation » et « Normes, vulnérabilités et solidarités » dont les membres entendent jouer un rôle majeur dans l’analyse des innovations sociales, en répondant notamment à trois défis : le défi de la mondialisation, le défi sociétal et le défi environnemental.

Le défi de la mondialisation

Les économies et les sociétés contemporaines, tout comme les institutions qui les régissent, se trouvent engagées dans des mutations multiples et rapides qui confrontent leurs normes, leurs valeurs et leurs principes de gouvernance à la mondialisation, à un modèle économique que certains acteurs contestent et d’autres acceptent non sans contrainte. Dans ce processus, les échelles de régulation – locale, régionale, nationale et globale – s’interpénètrent.

Le défi sociétal

L’évolution du rapport à la normativité et les profondes mutations des institutions (État, famille, marché, société civile…) ont favorisé l’émergence de nouvelles modalités d’organisation économique et sociale : développement de nouvelles formes d’entrepreneuriat, de travail et de financement des projets, foisonnement d’initiatives citoyennes, développement et/ou transformation de comportements (notamment prosociaux) de consommation. Ces travaux s’ouvrent également à l’ensemble des vulnérabilités que ces transformations produisent ou accentuent, quelles qu’en soient les causes, aptitudes ou capacités physiques ou intellectuelles, ressources économiques, sociales ou familiales inégalement réparties, et que les solidarités s’attachent à corriger.

Le défi environnemental

Ce défi est de plus en plus prégnant, notamment en raison des impératifs liés au financement du changement climatique. L’Union européenne, avec son programme de décarbonisation à l’horizon 2050, encouragée par les institutions internationales de la finance, a tracé le chemin vers un monde sans carbone qui impliquera de nouveaux comportements liés à l’émergence en particulier des énergies renouvelables. Toutefois, une chose est de créer un nouveau marché de la finance responsable, une autre est d’inciter les consommateurs, épargnants et citoyens à s’y intéresser. Ces deux approches sont indissociables et nécessitent des compétences croisées présentes au sein du LiRIS, tant en gestion qu’en droit privé ou public qu’en économie ou en sociologie.