Lisandro Alonso est un des cinéastes argentins les plus singuliers de sa génération. Figure du Nouveau cinéma argentin au début des années 2000, il est l’auteur à ce jour de cinq longs métrages, La Libertad (2001), Los Muertos (2004), Fantasma (2006), Liverpool (2008) et Jauja (2014).
L’une des forces de son cinéma réside dans sa grande cohérence formelle, philosophique et poétique. Chaque film répond au précédent et annonce le suivant, avec sensiblement le même schéma narratif (un homme seul face aux éléments et à un espace qu’il parcourt) et le même recours aux plans longs qui accordent une place importante aux rythmes de la nature.
Dans cet essai, Adrien-Gabriel Bouché met à jour le dialogue dynamique entre réflexion existentielle (habiter le monde) et enjeux formels (rêver le cinéma) à l’œuvre dans le cinéma d’Alonso, et propose de le lire comme une invitation à la rêverie et à une forme d’émerveillement originel devant l’image.