Résumé du projet de thèse
Ce projet de thèse s’intéresse à une technique originellement liée au dessin animé, mais qui a peu à peu intégré la production d’effets spéciaux, avant de donner naissance à des films étonnants, à mi-chemin entre l’animation et la prise de vues réelles. La rotoscopie a été développée à partir de l’appareil breveté par Max Fleischer aux États-Unis en 1917 (le Rotoscope) et consiste à décalquer image par image les contours d’une figure filmée en prises de vues réelles, afin d’en donner la forme et le mouvement à des figures animées. L’enjeu est de réfléchir à cette technique par le biais des discours qui ont entouré son principe et ses usages, dans le but de comprendre la manière dont ils ont évolué tout au long du siècle, depuis la façon dont elle pouvait être pensée au temps des studios Fleischer, jusqu’aux dérivés numériques actuels comme le logiciel Rotoshop développé par Bob Sabiston. Le principe structurant de cette recherche s’appuie sur les points de convergence et de divergence de ces diverses approches de la rotoscopie, pour comprendre quel est le rôle de ces discours sur l’émergence d’un contexte de pensée singulier : celui, non seulement du « cinéma numérique », mais aussi d’un croisement avec le principe d’animation revenant davantage sur le devant de la scène dans la recherche actuelle. L’hypothèse que nous posons serait la suivante : la rotoscopie opère comme un moteur discursif, c’est-à-dire, non seulement comme étant l’objet de discours dépendant de la diversité des regards portés sur lui, mais également parce que les modalités particulières qui structurent son dispositif se prêtent elles-mêmes à cette discursivité.