Lire et écrire à même la scène Enjeux dramaturgiques, esthétiques et performatifs des graphies sur les scènes contemporaines

Résumé

Problématique Aborder la création scénique contemporaine à travers le prisme de graphies (« arrêtées » ou « en train de se faire »), revient à interroger la place et la fonction de l’écriture sur les plateaux, avec et au-delà du texte. En quoi les graphies participent-elles à la production du sens, et plus largement, orientent-elles la réception du spectacle ? Quelles relations, herméneutiques et sensibles, permettent-elles de nouer avec les spectateurs ? Dans quelle mesure peuvent-elles constituer une matière performative ? De quelle théâtralité peuvent-elles être les vectrices ? Présentation Mon projet de thèse aura trois principaux objectifs : 1°) explorer la théâtralité du dessin vivant, en m’appuyant pour cela sur nombreux concepts propres à la bande-dessinée (tels que le principe de graphiation ou le concept de dessin vivant théorisé par Philippe Marion), objet d’étude encore marginal, mais dont les apports aux études théâtrales me paraissent potentiellement féconds. 2°) montrer en quoi les graphies en scène participent pleinement de ce « poème théâtral » par lequel, à la suite de Cyrielle Dodet, je désignerai des écritures textuelles et des créations scéniques qui « confrontent texte et scène – respectivement et conjointement – à leurs fécondes impossibilités ». En plus de ces impossibilités comme « moteur dramatique », d’autres traits définitoires du poème théâtral m’intéresseront, au premier rang desquels « la radicalité dynamique, la valorisation de l’écriture comme processus et la performativité ». Car au-delà d’interroger les aspects esthétiques de la graphie en scène, il s’agira pour moi de l’envisager dans les enjeux politiques qu’elle déploie en plaçant le spectateur en position de spectateur-lecteur voire de spectateur-poète de l’image qu’il reçoit, du texte qu’il déchiffre. 3°) enfin, il s’agira aussi par le biais de cette recherche de répertorier les logiciels de sur-titrages, de vidéo projection et de transcription qui sont utilisés ou qui pourraient être utilisés dans un spectacle travaillant la graphie de manière dynamique. Loin du simple inventaire, il s’agira alors d’interroger ce que ces apports techniques apportent au metteur en scène, au scénographe, à l’acteur et au spectateur.

Direction et écosystème Sophie Lucet (directrice de thèse) Professeure en Etudes théâtrales, département Arts du Spectacle à Rennes 2 Julie Sermon (co-directrice de thèse) Professeure en Histoire et Esthétique du théâtre contemporain à Lyon 2