Programme
9h45 | Accueil
10h00 | Annonces de l’équipe cinéma
10h15 | Introduction et présentation de la journée
10h30 | Entre tradition et modernité caricaturale. Les représentations du cinématographe
dans la presse satirique française avant 1915
Jérémy Houillère, administrateur du cinéma L’Alliance (Guipry-Messac)
Le cinématographe n’a jamais constitué un thème majeur dans la presse satirique française du tournant du siècle, contrairement à d’autres médiums tels que la photographie ou la peinture. Pour autant, les caricaturistes se saisissent rapidement du sujet (les premiers dessins apparaissent dès 1896), et le traitent avec parfois beaucoup d’acuité, reflétant les discours qui circulent alors dans la presse généraliste et scientifique. Ces représentations recouvrent des aspects aussi variés de la cinématographie que les opérateurs et leurs appareils, les tournages et projections de vues animées. Si les dessinateurs ont d’abord calqué leurs caricatures sur les modèles préétablis, issus de la tradition caricaturale du second XIX e siècle (en particulier la lanterne magique et la photographie), ils ont peu à peu cerné les spécificités du nouveau médium faisant du « modèle cinématographique » une matrice de certains de leurs dessins.
11h10 | Le cinéma russe en exil vu par les dessinateurs de presse Kateryna Lobodenko, Université Sorbonne Nouvelle (IRCAV)
Suite à la révolution d’Octobre 1917 et à la guerre civile qui s’en suit, un grand nombre d’artistes hostiles au régime bolchévique quittent leur patrie. Parmi eux « la troupe Ermolieff » qui s’installe, en 1920, dans les studios de Pathé à Montreuil. Devenu Albatros en 1922, cestudio russe accueille de nombreux cinéastes et techniciens issus de la communauté émigrée russe. Un groupe de caricaturistes, qui se trouve également en exil en France, s’intéresse non seulement aux productions d’Albatros, mais également aux films d’atmosphère et aux sujets russes tournés à l’étranger dans l’entre-deux-guerres, et en font leur « cible ». À travers une quinzaine de dessins humoristiques publiés dans la presse émigrée, cette intervention se penchera sur les représentations des métiers du cinéma, de certaines personnalités, ainsi que de certains films et sujets abordés à l’écran. Une réflexion sur le rôle de la dérision en exil sera menée en parallèle.
11h50 | Discussion
12h00 | Pause déjeuner
14h00 | De l’invention à la caricature : les metteurs en scène états-uniens en megaphone men au temps du muet
Priska Morrissey, Université Rennes 2 (APP)
Au moins depuis la seconde moitié des années 1910, la presse spécialisée états-unienne rend compte d’un imaginaire du metteur en scène au travail donnant ses ordres à l’aide d’un mégaphone. D’abord utilisé lors des tournages occupant de vastes espaces (notamment extérieurs) et pouvant impliquer de nombreux figurants, le porte-voix devient bientôt un élément privilégié des représentations du metteur en scène en action. Il permet ainsi de visualiser et matérialiser sa voix et, partant, son activité de direction dont il est parfois difficile de rendre compte sur les photographies de tournage. Cette image devient convention, stéréotype au point de devenir objet de caricature ainsi qu’en témoignent plusieurs articles et photographies publiés dans la presse spécialisée, notamment au début des années 1920. Au prisme de cet objet incarnant encore aujourd’hui l’imaginaire de la fabrique cinématographique, cette communication vise à éclairer une partie de l’histoire des représentations du metteur en scène au travail et de son autorité sur le plateau.
14h40 | Caricaturer pour mieux construire l’ethos d’un cinéaste ? Le cas Miguel Gomes
Sonia Touz, Université Rennes 2 (APP)
Dans trois de ses longs métrages, le cinéaste portugais Miguel Gomes se met en scène dans des rôles dénotant tour à tour l’indolence, le manque de courage ou l’afféterie. Comment recevoir les représentations caricaturales d’un cinéaste ? S’agit-il de ressasser des poncifs sur le travail de metteur en scène ou de faire le portrait d’un auteur réel ? Mais dans ce dernier cas, comment est-il possible de dégager son ethos – entendu comme l’image de soi qu’un énonciateur construit à travers son discours, sa tonalité et son apparence physique – dans un contexte fictionnel ? Et si, comme l’affirme Muriel Tinel-Temple, le propos de l’autoportrait cinématographique est le corps en tant qu’il définit les limites de l’image et de son enjeu (2016), ne faudrait-il pas plutôt voir derrière le caractère facétieux de ces séquences, une façon pour Gomes d’investir ses films par le verbe et le corps pour mieux en révéler les intentions et les modes d’expression ?
15h20 | Discussion
15h30 | Fin de la journée
Pour télécharger le programme : Programme Caricaturer la fabrique cinématographique