9h30 – Accueil des participants autour d’un café.
9h40 – Antony FIANT : actualités du laboratoire.
9h50 – Simon DANIELLOU et Denis GRIZET : introduction de la journée d’études.
Cette journée d’étude, qui fait suite à plusieurs journées du laboratoire consacrées aux formats de pellicules au cinéma (les formats larges, septembre 2016 ; le Super 16, février 2017 ; les formats réduits, avril 2018), se propose de déplacer la réflexion sur les supports de diffusion vidéo (VHS, LaserDisc, DVD, Blu-ray, etc.), tant sur les plans de l’édition et de la diffusion que sur ceux de la réception et de la création. Il s’agira notamment d’appréhender les enjeux techniques (ratio, mastering, encodage, etc.) et esthétiques (représentation de l’espace visuel et sonore, hybridations formelles, etc.) coalescents du passage des images et des sons de supports pelliculaires, destinés à la projection en salles, à des bandes magnétiques ou des disques optiques en vue de leur diffusion dans le cadre domestique.
10h00 – Simon GOSSELIN (doctorant, Cinéma, Rennes 2) : « Format original et choix de recadrage : le cas de l’open matte dans l’édition DVD de westerns hollywoodiens des années 1950 ».
Face à la démocratisation des formats larges à Hollywood, certaines productions ont opté au cours des années 1950 pour des procédés « polyvalents » pouvant être employés dans des salles équipées ou non d’écrans larges. Le soft matte consistait alors à modifier l’apparence de l’image au ratio 1,37 : 1 en masquant le haut et le bas de celle-ci lors de la projection. Mais par la suite, les films retrouvaient fréquemment ce format académique lors de leur diffusion en open matte sur le petit écran. Avec le recul, il est donc aujourd’hui difficile de déterminer le format d’image d’origine de ces films (celui choisi par l’équipe de tournage ? par les diverses instances de production ? au moment de sa distribution en salles ou de sa diffusion télévisée ?). La question du « bon » format se pose notamment dans le cas de l’édition DVD, contrainte de faire des choix éditoriaux de façon parfois arbitraire en l’absence de sources concordantes. Ainsi saisit-on aisément quel impact peuvent avoir ces décisions dans le cas d’un genre comme le western hollywoodien, en particulier lorsqu’il s’agit d’apprécier la gestion des paysages dans différents films de la période. Nous nous proposons donc ’examiner les choix de masters faits pour les éditions en DVD ou Blu-ray de westerns aux formats « polyvalents » réalisés entre 1953 et 1958, afin notamment d’interroger dans quelle mesure ils influencent les analyses et les critiques émises sur ces films.
10h40 – Denis GRIZET (doctorant, Cinéma, Rennes 2) : « Mutations techniques et esthétiques de la bande sonore : de la salle de cinéma au home cinema ».
L’écriture sonore, dès la phase de production d’un film, est en partie déterminée par les possibilités offertes par le dispositif de diffusion dans les salles : son mono ou multicanal, dynamique, son optique, magnétique ou numérique, etc. Le passage à des supports de diffusion domestique comme le DVD, associés ou non à une installation type home cinema, entraîne nécessairement une réécriture de la bande sonore. Ce changement de dispositif suppose une interprétation, qui se traduit concrètement par une série de choix opérés par les techniciens. Nous interrogerons, à partir de cas d’étude précis, les différentes modalités techniques que peut revêtir cette réinterprétation – comme la (re)spatialisation du son, sa numérisation ou sa modification stricto sensu – ainsi que leurs conséquences en termes notamment d’expérience spectatorielle.
11h20 – Projection : A Chain of Circumstances (Bruno Élisabeth, 2005). Support d’origine : 35 mm, dolby digital 5.1 / Couleur / 10 min. / Musique de Morgan Daguenet.
Perdu ou en quête de l’âme sœur un homme déambule dans la ville. Il entre dans un casino, s’essaie à différents jeux, rencontre une femme. Autour de la table de roulette, ils tombent instantanément amoureux. Au moment où ils s’apprêtent à quitter les lieux ensemble, un rival masculin s’interpose, déclenchant une violente altercation qui se poursuit en bagarre générale. Le couple parvient malgré tout à s’échapper…
11h30 – Bruno ÉLISABETH (Maître de conférences, Arts plastiques, Rennes 2) : « A Chain of Circumstances – une chaine de production ouverte à l’aléa ».
Le court-métrage sur lequel repose cette communication exploite une trame narrative aussi banale qu’attendue, un film noir mêlant mélo et action. Au-delà de ce scénario du déjà vu, ce qui retient ici notre attention se situe dans différents partis-pris. C’est tout d’abord le réemploi par détournement de microparticules de films de long-métrage, emprunts provenant de captures effectuées principalement dans des vidéos enregistrées en VHS, puis kinescopées en 35 mm, qui caractérise ce film. Ce fruit d’une cinéphilie compulsive est ainsi le lieu d’une atomisation de la narration, obtenue en utilisant pour incarner un même personnage une multitude de figures, d’archétypes de personnages, puisés dans différents récits. Il est ensuite l’occasion d’un jeu sur le médium cinématographique, l’action contaminant littéralement à plusieurs reprises la matière filmique. Pour terminer, c’est la figure de la coïncidence, de l’accident, de l’impondérable… en bref, le hasard à l’œuvre, qui motivent et animent cette narration. La question du hasard est ici diversement présente. Elle est affirmée dans la trame narrative (l’errance, la rencontre, le jeu, l’accident) et aussi discernable dans une partie des opérations techniques mises en œuvre.