AXE 1 – Journée 1 : 18 novembre 2022, 10h-17h, salle B332, bât B, université Rennes 2
Présentation du projet
- A l’origine de ce projet, il y a trois constats au moins, découlant des formes, indisciplinaires, postdramatiques auxquelles nous avons affaire sur les scènes depuis la fin du XXè siècle :
le performance art s’est souvent érigé au cours des années 1960–1970 dans un discours anti–théâtral, ce qui a pu occulter les liens et influences réciproques entre gens de la scène et artistes d’autres champs ayant contribué à la naissance de ces formes. Cela a pu aussi occulter la dimension théâtrale qu’elles avaient, si l’on veut bien cesser de réduire le théâtral au texte dramatique. - l’histoire du théâtre s’écrit loin de l’histoire de l’art, là où la danse, par exemple, semble avoir plus facilement adopté et adapté cette périodisation et ces concepts. Pourtant, le déploiement de la mise en scène et de formes issues d’une composition scénique pourrait inviter à une histoire mieux liée à celles des diverses disciplines artistiques mobilisées.
- l’histoire du théâtre « performantiel » ne s’est pas vraiment écrite. Soit ce théâtre est inclus dans le vaste ensemble de la performance – et on en trouve de rares occurrences dans les ouvrages retraçant l’histoire de cette pratique artistique ; soit des artistes de théâtre assumant cet héritage sont mentionnés dans des histoires du théâtre en général, qui soulignent leur « interdisciplinarité » ou « indisciplinarité » tout en les associant à une histoire monodisciplinaire ; soit, enfin, les approches de ces œuvres sont thématiques ou monographiques.
S’il existe des danses performatives, un théâtre performantiel, des performances scéniques, il faut écrire leur histoire et leur généalogie sans se contenter de tout ramener à la seule performance ou au champ disciplinaire « originel ». Ces constats font également écho aux réflexions actuelles sur l’historiographie en études théâtrales. Comment a–t–on écrit l’histoire du théâtre ? Qu’est–ce qu’on y a omis ? Ce renouveau historiographique vise souvent moins les formes artistiques légitimées du XXè siècle que des périodes plus anciennes, une ouverture à d’autres pratiques spectaculaires et culturelles, ou à d’autres actrices et acteurs de cette histoire. Pourtant, l’écriture de l’histoire des expérimentations formelles les plus récentes mérite elle aussi d’être interrogée, et parfois d’être faite.
3 axes pour un chantier
Pour mener à bien ce chantier, à la croisée de l’histoire des arts et de l’esthétique, une équipe pluri–disciplinaire (études théâtrales, études chorégraphiques, performance studies, histoire de l’art, visual studies) est nécessaire. Il sera déployé selon trois axes menés dans un premier temps séparément, malgré d’évidentes intrications entre eux :
1/ Influences du théâtre sur la performance – études de cas (1950–1970)
2/ Théâtre et performance : tentatives d’historiographies croisées
3/ Généalogie des formes scéniques performantielles (1990–2020)
AXE 1 – Journée 1
INFLUENCES DU THEATRE SUR LA PERFORMANCE – ETUDES DE CAS (1950–1970)
Cette journée poursuit un double objectif. Tout d’abord, commencer à étudier des cas
d’influences avérées du théâtre sur la performance, en revenant de manière privilégiée sur la
période d’émergence des formes qui seront ainsi nommées. Mais aussi réfléchir au projet
dans son ensemble et à son déploiement à venir, dans des temps d’atelier qui ne seront pas
ouverts au public.
PROGRAMME DE LA JOURNEE
En public (10h–16h) :
- Laure Fernandez, Bénédicte Boisson : présentation du projet (10h–10h30)
- Nicolas Fourgeaud (Histoire de l’art, Professeur d’enseignement artistique, Haute école des arts du Rhin) : le théâtre comme ressource et contre–modèle dans les discours et les pratiques du happening américain, 1958–1968 (10h30–11h)
- Barbara Satre (Histoire de l’art, directrice de l’ESAA – École Supérieure d’Art d’Aix) : Arte Povera, théâtre pauvre et performance – en distanciel (11h–11h30)
Pause café (11h30–11h45)
- Georgina Guy (Theatre and Performance, Senior Lecturer, Department of Drama, Theatre, and Dance, Royal Holloway, Londres) : théâtralité de la performance et formes théâtrales : l’exemple de Rose English – en anglais, en distanciel (11h45–12h15)
Discussion (12h15–13h)
Pause déjeuner (13h–14h30)
- Nicolas Denis (Études théâtrales, M2 Arts de la scène et du spectacle vivant, Rennes 2) : la théâtralité de la scène rock des années 1960–1970 (14h30–15h)icolas Denis (Études théâtrales, M2 Arts de la scène et du spectacle vivant, Rennes 2) : la théâtralité de la scène rock des années 1960-1970 (14h30-15h)
Ophé - Ophélie Landrin (Études théâtrales, Resident Director, Boston College in Paris) : théories du jeu et du non jeu chez Richard Schechner et Allan Kaprow : le corps performatif – en distanciel (15h–15h30)
Discussion (15h30–16h)
Pause (16h–16h15)
Temps d’atelier (sans public, 16h15–17h30) : réflexions sur le développement du projet.
La journée, retransmise sur Zoom, peut être suivie en distanciel. Les personnes intéressées sont invitées à contacter par mail Bénédicte Boisson (benedicte.boisson@univ–rennes2.fr) ou Laure Fernandez (laure_fernandez@yahooo.fr)