Le passé, dit–on parfois, est définitivement achevé, écrit une fois pour toute. Il y a là une illusion car en réalité ce passé n’est passé que pour qui s’en souvient au présent. Ce passé prend forme dans la mémoire et le récit qui en est fait. C’est toujours au présent qu’on le rappelle. En chacun de nous, il peut devenir mémoire et, par l’œuvre, devenir mémoire en acte. Ainsi, chaque artiste, par un langage et une démarche qui lui sont propres, par sa mise en forme et par son style, modèle le passé vécu personnellement et collectivement. S’articulent, alors, dans l’activité créatrice de l’artiste, une mémoire collective et une mémoire personnelle. Beaucoup d’œuvres ont, de ce fait, été imprégnées par des moments de l’histoire qui ont forgé notre mémoire collective.
Au cours cette journée d’étude, qui vise à susciter un partage scientifique dans une dynamique pluridisciplinaire, il sera question de nous interroger sur l’œuvre et la mémoire personnelle et collective et plus particulièrement sur le rapport de l’œuvre avec les grands bouleversements sociétaux qui ont marqué les écrivains et les artistes de la seconde moitié du XXe siècle. Comment peuvent s’articuler en une même œuvre, relevant d’un langage personnel, mémoire collective et expérience individuelle ?
Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre de l’année du compositeur Maurice Ohana ; à cette occasion un concert de clôture sera donné commémorant les 30 ans de sa disparition.