Groupe Phi, programme Vertus et vanité de la littérature. Journée d’études du 15 avril 2022, Université Rennes, MSHB, salle 005

PROGRAMME

9h45 accueil, Introduction

Modération : Charline Pluvinet

10h :    Anne-Rachel HERMETET (Université d’Angers)

« On ne fait pas de bonne (éco)littérature avec de bons sentiments »

10h40 : Lucie TAÏEB (Université de Bretagne Occidentale)

« Écrire un récit sans morale : quelle objectivité pour dire les dévastations environnementales ? »

11h20 : pause

11h30 : Nicolas CORREARD (Nantes Université)

« Les zootopies de l’âge classique à aujourd’hui : de l’environnement animal à la centralité des questionnements antispécistes »

 

Déjeuner

 

Modération : Gaëlle Debeaux

14h30 : Bertrand GUEST (Université d’Angers)

« Gaïa, ou la Terre en tant qu’organisme : vertus et limites d’un art renouvelé du (grand) récit »

15h10 : Cécile BROCHARD (Université de Caen Normandie)

« La création au prisme des mythes guarani : Yñipyru d’Augusto Roa Bastos »

15h50 : pause

16h00 : Anne TEULADE (Université Rennes 2)

« Donner à voir la confrontation des ontologies à travers le roman historique, avec Joseph Boyden »

 

Projet de la journée

Dans le cadre du projet quadriennal du groupe Phi qui vise à questionner la productivité théorique du couple « vertus et vanité » de la littérature (2022-2026), et à la faveur du programme de littérature comparée de l’agrégation de lettres modernes 2022 consacré aux « fictions animales », nous proposons de consacrer une journée d’études à l’écriture littéraire de l’environnement, en ouvrant la réflexion à toutes les périodes et aires culturelles.

L’écocritique et la zoopoétique ont posé un cadre fécond d’appréhension du positionnement de l’art dans la pensée écologique, environnementale et animale. Nous souhaiterions revenir sur ces enjeux en questionnant précisément les vertus et la vanité de l’écriture littéraire de l’environnement.

Dans quelle mesure la littérature peut-elle construire une autre conscience de l’environnement, faire expérimenter des relations et des situations propres à renouveler les regards ? Quelles sont ses vertus possibles et ses limites ? Son éventuelle vanité s’assortit-elle d’un effet autre que pragmatique ?

La littérature donne une forme sensible, incarnée et particularisée à l’expérience du lien humain à la nature qui permet de l’éprouver autrement, de manière complexe et non médiatisée par le storytelling ordinaire.

Elle est aussi susceptible de donner une voix tant à l’environnement naturel qu’à l’animal, et à faire expérimenter au lecteur des formes de vie non humaines impensables autrement qu’à travers la fiction.

Elle est enfin, envisagée à une échelle mondiale et comparatiste, capable de sensibiliser à des anthropologies non dualistes, en donnant corps à des communautés régies par le totémisme ou l’animisme, des ontologies ne séparant pas substantiellement l’humain et le non humain.

Ces vertus de la littérature sont-elles programmées par les œuvres, conscientisées par les auteurs ? Se dégagent-elles des textes par des effets de réception et de lecture rétrospectives, s’agissant notamment des textes anciens ? Toutes ces potentialités sont-elles nécessairement engagées par les œuvres traitant de l’environnement ? L’écriture du beau naturel, l’expression d’un lien sublime à l’environnement est-il une fin en soi ou peut-il constituer une introduction à l’éthique environnementale ?

 

Bibliographie succincte

Dossier « Zones à dire. Pour une écopoétique transculturelle », Littérature, 201, mars 2021.

Blanc, Nathalie, Thomas Pughe et Denis Chartier, « Littérature et écologie : vers une écopoétique », Écologie & Politique,36, 2008/2, p. 15-28.

Buell, Lawrence. The Future of Environmental Criticism. Environmental Crisis and Literary Imagination, Malden, Blackwell, 2005.

Colombo, Fabien, Nestor Engone Elloué, et Bertrand Guest, dossier Écologie et Humanités, revue Essais. Revue interdisciplinaire d’Humanités, 13, 2018.

Desblache, Lucile, La Plume des Bêtes : les animaux dans le roman, Paris, L’Harmattan, « Espaces littéraires », 2011.

Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.

Engélibert, Jean-Paul, Campos, Lucie, Coquio, Catherine, Chapouthier, Georges (dir.), La Question animale. Entre science, littérature et philosophie, PUR, 2011.

Engélibert, Jean-Paul, Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d’apocalypse, Paris, La Découverte, « L’horizon des possibles », 2019.

Guest, Bertrand, Révolutions dans le cosmos. Essais de libération géographique : Humboldt, Thoreau, Reclus, Classiques Garnier, 2017.

Hermetet, Anne-Rachel et Stéphanie Posthumus, dossier Ecological In(ter)ventions in the Francophone World, revueEcozon@, 10/2, 2019, .

Larrère, Catherine, « Y a-t-il une esthétique de la protection de la nature ? », Nouvelle Revue d’Esthétique, 22, 2018/2, p. 97-106.

Postel, Philippe (dir.), Imaginaires de l’environnement en Asie (Inde, Chine, Taïwan), dossier de la revue Atlantide, n°10, 2020. URL : http://atlantide.univ-nantes.fr/-test-

Schoentjes, Pierre, Littérature et écologie. Le mur des abeilles, Paris, José Corti, 2020.

Simon, Anne, Une bête entre les lignes. Essais de zoopoétique, Wildproject, 2021.

Suberchicot, Alain, Littérature et environnement. Pour une écocritique comparée, Paris, Honoré Champion, 2012.

Vinclair, Pierre, Agir non agir, éléments pour une poésie de la résistance écologique, Paris, José Corti, 2020.