• Laurent Guitton (éd.), L’obituaire de l’église paroissiale Saint-Sauveur de Dinan, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres (Recueil des Historiens de la France, Obituaires, série in-8°, vol. 23), 2021

L’obituaire de la paroisse Saint-Sauveur de Dinan, épais codex en parchemin compilé à partir de 1527, énumère près de 280 fondations de messes perpétuelles remontant au XVe siècle et à la première moitié du XVIe siècle, accompagnées parfois de lettres ornées et de notices ou annotations marginales s’étirant jusqu’au XVIIIe siècle. Il doit sa notoriété à la présence d’une chapellenie fondée par le connétable de France Bertrand du Guesclin mais offre aussi des matériaux précieux pour analyser l’économie des fondations pieuses, coeur de l’activité des trésoriers des fabriques paroissiales. Il éclaire la question du prix des services et celle des stratégies des fondateurs pour profiter au mieux des vertus salvifiques des messes, en sus de la volonté de préserver la mémoire familiale et d’afficher leur notabilité. Les quelque 1300 noms recensés, issus de la ville de Dinan et de son plat pays, dessinent une histoire sociale des fondateurs qui accorde une large place aux clercs, aux femmes et à une foule d’inconnus, même si l’élite locale s’y taille la part du lion. Célébrées souvent jusqu’au milieu du XIXe siècle, ces fondations confirment l’importance des messes pour les morts dans la vie paroissiale sur la longue durée.