Maîtresse de conférences à l’Université Rennes 2, Isabelle Rosé travaille sur les pratiques sociales et les discours de l’Église médiévale occidentale, entre Antiquité tardive et XIe siècle. Après avoir consacré sa thèse de doctorat aux premiers temps de l’abbaye de Cluny, elle a travaillé dans trois directions principales. Dans une perspective d’histoire quantitative, elle a proposé des techniques de reconstitution et d’analyse des réseaux de pouvoir à haute époque (pour des moines, mais aussi pour une reine du Xe siècle), en s’inspirant des méthodes de la Social Network Analysis. Elle s’est par ailleurs intéressée aux processus d’exclusions religieuses et sociales, notamment dans le domaine de l’histoire des hérésies. Ses travaux portent enfin sur les processus de réforme, qu’ils concernent les moines ou (plus récemment) les clercs. Son dossier pour l’Habilitation à diriger des recherches (en cours de préparation) porte précisément sur la construction de l’interdit matrimonial qui frappa les clercs occidentaux, qualifié au Moyen Âge d’« hérésie des Nicolaïtes ».