Agrégé d’histoire, maître de conférences en histoire grecque habilité à diriger des recherches, Jean-Manuel Roubineau est spécialiste d’histoire sociale et d’histoire du sport et des pratiques corporelles.
En matière d’histoire sociale de la Grèce ancienne et de subaltern studies, il a notamment publié : Les cités grecques (VIe-IIe siècle av.J.-C.). Essai d’histoire sociale, Paris, PUF, 2015 (Prix du Livre d’Histoire de l’Europe 2016). Il poursuit ses recherches d’histoire sociale sous la forme de sociobiographies. Après avoir réalisé un portrait du philosophe cynique Diogène et étudié, à travers lui, la place de la mendicité et le rôle des appartenances sociales dans les cités (Diogène, l’antisocial, Paris, PUF, 2020, qui a fait l’objet d’une traduction grecque, Διογένης. O αντισυμβατικός, Enalios, 2022, et d’une traduction anglaise, The Dangerous Life & Ideas of Diogenes the Cynic, Oxford University Press, 2023), il prépare actuellement une sociobiographie d’Alcibiade.
En matière d’histoire du sport antique, il a notamment étudié les origines du sport, explorant les conditions d’apparition de la figure sociale de l’athlète, de la diététique athlétique, de l’articulation entraînement-compétition, et plus largement de la raison sportive (Milon de Crotone, ou l’invention du sport, Paris, PUF, 2016). Il a mené à bien, ensuite, dans une perspective d’anthropologie historique et d’histoire comparée, une histoire de la boxe dans le monde gréco-romain (À poings fermés. Une histoire de la boxe antique, Paris, PUF, 2022), visant à mettre en relief l’existence, dans le monde gréco-romain, d’une véritable culture pugilistique. La boxe antique est encadrée de règles et d’interdits, et résulte de pratiques corporelles complexes, combinant alimentation contrainte, abstinence sexuelle, entraînement spécialisé, et vaste répertoire technique. À travers la boxe, et sa violence codifiée, ce sont les liens unissant le sport et la guerre que l’on peut appréhender.
Dans le prolongement de ces travaux, il a réalisé un essai d’histoire du sport antique (Le Sport. Récit des premiers temps, Paris, PUF, 2024), combinant une approche d’histoire longue (couvrant un millénaire d’histoire du sport, depuis le VIe siècle av. J.-C. jusqu’à la fin de l’Antiquité), et une approche d’histoire totale, abordant le phénomène sportif sous ses différents aspects (contexte d’apparition et contexte de disparition du sport, goût des concours, nature des disciplines sportives, quotidien du gymnase, pratiques d’entraînement, diététique, idéaux corporels, érotisation des athlètes, institutions sportives et enjeux politiques du sport, dimension identitaire du sport grec, carrières, critique anti-sportive, mauvaises pratiques, etc.). Au fil de l’étude, les pratiques athlétiques en vigueur dans les gymnases et les stades anciens sont comparées à celles en vigueur dans le monde contemporain, afin de faire apparaître les continuités reliant ces deux moments de l’histoire du sport mais aussi les singularités et traits propres des premières formes du sport.