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  • 25 septembre 2020 (Université Rennes 2, Amphi PNRV, 14h) : Mathieu LE BOULCH

Rennes : fabrique et formes de la ville (1420-1720)

ès les années 1420, la ville de Rennes se transforme en un chantier permanent. La plus grande parties des finances ducales est consacrée à la construction des deux nouvelles enceintes, à l’Est (la Ville Neuve) et au sud (Toussaint, la Nouvelle Ville) de la vieille Cité, enclose au Bas Empire. Les fortifications sont régulièrement entretenues jusqu’aux guerres de la Ligue et perdent ensuite leur intérêt défensif. Elles sont progressivement détruites ou intégrées au sein du tissu urbain. La forme de la ville est très peu modifiée entre le bas Moyen Âge et l’époque moderne, la trame viaire médiévale, qui se calque en partie sur celle issue de l’Antiquité, reste inchangée jusqu’au grand incendie de 1720, qui ravage une grande partie du centre ancien. La ville est reconstruite selon un plan radicalement différent, effaçant toute trace du parcellaire médiéval dans certain secteur. Il s’agira donc, dans le cadre de cette thèse, de mieux comprendre la morphologie urbaine et la construction de la ville entre la fin de la période ducale et l’interventionnisme urbanistique de Robelin et Gabriel. Pour cela, il nous faudra déterminer les différents acteurs qui ont participé à cette fabrique urbaine, en questionnant leur rôle dans la construction matérielle et sociale de la ville. La forme évoque ici un objet d’étude aux contours flous, difficile à cerner et renvoie aux difficultés que nous rencontrons pour définir la ville et l’urbain entre la fin du Moyen Âge et l’époque moderne. Le sujet sera donc diachronique et l’approche pluridisciplinaire. Les résultats des prospections archéologiques menées sur le tracé des fortifications seront croisés à ceux issus de l’analyse des sources manuscrites (notamment les archives fiscales), planimétriques et iconographiques (dont un fond important est conservé au musée de Bretagne). Une attention particulière sera apportée à l’étude des livres rentier et en particulier à celui de 1455. Ces documents exceptionnels recensent rue par rue, maison par maison, les tenanciers et les dimensions de leurs « propriétés » et nous permettent, à plusieurs échelles, d’approcher la « physionomie intime » de Rennes et de reconstituer la forme de la ville du XVe au XVIIIe siècle.