Le consortium des quatre universités ayant porté le projet DHAF a le grand plaisir d’annoncer que l’Agence Nationale de La Recherche l’a retenu au titre de l’appel à projets génériques 2020. Il sera donc financé sur une durée de 42 mois, de janvier 2021 à juin 2024.
Seul projet littéraire à avoir été sélectionné lors de cette campagne, il a pour coordonnateur scientifique Philippe Guérin, de l’Université Sorbonne Nouvelle (EA LECEMO, volet « Réception lettrée, savante et scolaire »). Les autres partenaires sont l’Université Rennes 2 (EA CELLAM, volet « Traduction, histoire du livre » : responsable scientifique pour la traduction Claudia Zudini ; responsable scientifique pour l’histoire du livre Claire Lesage), l’Université Côte d’Azur (UMR CEPAM, volet « Réception en images », responsable scientifique Giulia Puma), l’Université Grenoble Alpes (UMR Litt&Arts, volet « Dante ‘pop’ », responsable scientifique Filippo Fonio).
Le projet DHAF a pour objet la réception en France de l’œuvre de Dante (1265-1321), systématiquement explorée sous toutes ses facettes depuis l’origine jusqu’à nos jours. Nous entendons faire ainsi que la recherche française contribue avec une visée propre au vaste mouvement que va susciter à travers le monde le 700e anniversaire de la mort de ce monument du patrimoine littéraire mondial.
Cette réception française n’a jamais fait l’objet d’études globales. Limitée presque exclusivement à la Divine Comédie, elle a laissé de côté les œuvres ‘mineures’ (Vie nouvelle, Banquet, Rimes, De vulgari eloquentia, Monarchia…). Même pour l’œuvre majeure, les études sont restées circonscrites. Le champ le mieux balisé, celui des traductions, demande à être complété et envisagé sous l’angle traductologique. L’examen de la réception littéraire s’est beaucoup cantonné au XIXe siècle. D’autres pans restent largement à explorer : arts visuels, culture ‘pop médiévaliste’, réception savante.
DHAF se propose donc de croiser ce qui relève des champs plus traditionnels que sont la littérature et les beaux-arts avec des domaines plus négligés ou plus neufs, tels la réception savante, académique, scolaire, jusqu’aux appropriations ‘populaires’. Des avancées sur l’appréciation de la réception, tant sectorielle que globale, sont attendues de tels ‘décloisonnements’ et ‘frottements’.
Les états des lieux produits, aussi complets que possible, seront rendus accessibles sous forme numérique sur la base de données DHAF. Une série de rencontres scientifiques, interdisciplinaires et destinées à déboucher sur autant de publications, permettront de confronter les regards et les avancées. Cela se fera aussi en dialogue avec d’autres traditions, l’italienne en particulier.
Nous avons enfin le souci de partager les fruits de nos investigations et réflexions avec des publics divers, rendus à l’occasion eux-mêmes acteurs : lycéens, étudiants de premier et deuxième cycle, ‘grand public’. Animations, ‘performances’, conférences, expositions (virtuelles et physiques) etc. scanderont notre programme de recherche.