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Les femmes condamnées à mort en France à la Libération pour faits de collaboration

  • 24 septembre 2020 (Université Rennes 2, Salle des thèses, 13h30) : Fabien LOSTEC

Des femmes épurées en France à la Libération, la mémoire collective ne semble retenir que l’image des tondues. Or, il existe incontestablement un « moment 1945 » dans le rapport des femmes à la justice. En effet, alors qu’elles représentent traditionnellement 10 % de la population jugée au pénal, elles comptent pour 25 % de la population jugée pour faits de collaboration. Mais ce « moment 1945 » se vérifie-t-il dans le rapport que les femmes entretiennent avec la peine de mort, une peine qui les concerne de façon marginale depuis la fin du XIXe siècle ? C’est à cette question que ce travail, organisé autour de trois grands axes, entend répondre. Après une introduction qui s’attache notamment à présenter les contours d’un corpus inédit, une première partie explore l’archipel judiciaire épuratoire. Cette analyse permet non seulement de tracer la frontière entre juridictions extralégales et juridictions légales mais aussi de mieux connaître les procédures suivies à l’encontre des accusées. Une seconde partie explore les différents types de collaboration. Tout en revisitant la figure de la délatrice comme stéréotype de la collaboration au féminin, elle étudie également le monde du collaborationnisme, longtemps considéré comme uniquement masculin car il suppose une forme d’engagement au service de l’ennemi. Après avoir dressé le portrait de groupe des condamnées, la dernière partie examine la façon dont celles-ci vivent leur épuration, que ce soit lors d’une éventuelle fuite, du procès ou de l’exécution de leur peine. Ainsi, cette thèse apporte à trois grandes historiographies : celle des femmes et du genre, celle de la justice et celle de la collaboration.