• Gauthier AUBERT et Georges PROVOST (dir.), Rennes 1720. L’incendie, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2020

Il est des villes qui se résument à quelques dates, voire à une seule. Rennes semble être une de celles-ci avec 1720 et son incendie. Cette année-là, le centre de Rennes est la proie des flammes sept jours durant. Le bilan est lourd : le feu a englouti 32 rues, 945 bâtiments et laissé sans toit environ 10000 sinistrés. Commence alors un des plus grands chantiers de l’Europe du XVIIIe siècle. Le passage brutal d’une cité encore médiévale où le bois domine à une ville des Lumières où la minéralité tend à s’imposer, est aussi emblématique du passage de témoin entre le Grand siècle des ingénieurs émules de Vauban et les temps nouveaux incarnés par les architectes du roi Gabriel. Au sortir de l’épreuve, Rennes a plus que jamais la fière allure d’une capitale provinciale. Au-delà de cette remarquable mutation urbaine et de ses multiples conséquences pour les habitants et pour la ville, cet ouvrage s’attache à décrire ce qui fut d’abord un des principaux incendies survenus en Europe au XVIIIe siècle. Mais comment expliquer qu’un tel drame ait pu survenir ? Et comment les habitants le vécurent-ils concrètement ? Quelle est, aussi, et jusqu’à nos jours, la mémoire de cet incendie qui se cristallise dans la célèbre formule : « À Rennes, rien ne prend, sauf le feu » ?