« La parole e(s)t le geste »
Le séminaire « La parole e(s)t le geste » est un espace de rencontre pluridisciplinaire (sciences du langage, philosophie, psychologie cognitive, psychanalyse, littérature, arts visuels et sonores) qui se propose d’aborder les rapports entre corps et langage sous leurs diverses facettes, en privilégiant une conception du corps non comme objet anatomique, « assemblage d’organes juxtaposés dans l’espace » (Merleau-Ponty, 1945/s.d. : 127) ou matière informe, mais comme « corps propre », corps vécu ou phénoménal. Notre corps, animé d’intentions, est la condition de nos interactions avec le monde, tout autant qu’il est façonné par elles. Le corps propre, et plus particulièrement l’expérience motrice, structure le monde vécu et lui donne sens : « Le corps est notre moyen général d’avoir un monde. Tantôt il se borne aux gestes nécessaires à la conservation de la vie, et corrélativement il pose autour de nous un monde biologique ; tantôt, jouant sur ces premiers gestes et passant de leur sens propre à un sens figuré, il manifeste à travers eux un noyau de signification nouveau : c’est le cas des habitudes motrices comme la danse. Tantôt enfin la signification visée ne peut être rejointe par les moyens naturels du corps ; il faut alors qu’il se construise un instrument, et il projette autour de lui un monde culturel » (Merleau-Ponty, 1945/s.d. : 182). C’est donc bien le geste, mouvement spécifique au corps humain, chargé d’une intention et d’une signification qui dépend toujours du cadre interprétatif (Dubois, Klumpp & Morel, 2015), qui est au centre du séminaire.
Quant au langage, ce sont ses dimensions incarnée, processuelle et interactive qui sont prioritairement – mais non exclusivement – envisagées, selon une perspective que l’on pourrait qualifier d’énactivisante (Bottineau, 2011) ; une attention toute particulière est accordée à la dynamique interlocutive et au signifiant, partie matérielle et sensible du signe, conçu non comme un support neutre, inerte, mais comme ce qui engendre le signe.
Vous trouverez en cliquant ici le Projet scientifique.
Informations pratiques
Les séances ont lieu de 17h à 19h, sur le campus Villejean (pour connaître la salle, voir le programme) et sont également accessibles par Zoom: https://us02web.zoom.us/j/86481241402?pwd=VSsrTG5CUFROSzF1Z0lHMkQ2aEIydz09
Contacts
lenabaisset@orange.fr, chrystelle.fortineau@univ-rennes2.fr, camille.pinettes@univ-rennes2.fr, schenkastrid@yahoo.fr
Programme 2024 – 2025
Programme 2024-2025
#1 – 15 octobre
(17h-19h, salle L201) |
Élodie Blestel (maîtresse de conférences HDR, CLESTHIA, université Sorbonne Nouvelle)
« Vers une approche énactive de la variation linguistique. Étude de cas en Colombie »
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#2 – 5 novembre
(17h-19h, salle L142) |
Anne Parizot (professeure émérite, TIL, université Bourgogne Franche Comté)
« Du corps communicant… Le corps e(s)t la parole. Je t’aime moi non plus »
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#3 – 3 décembre
(17h-19h, salle L201) |
Jean-Rémi Lapaire (professeur émérite, CLIMAS, université Bordeaux Montaigne)
« Grammaire et gestualité : une approche naturaliste ! »
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#4 – 23 janvier
(16h-18h, salle L201) |
Michaël Grégoire (professeur, LRL, université Clermont Auvergne)
« Expérience corporelle et dénomination culturelle : les noms du visage en français et en espagnol »
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#5 – 11 février
(17h-19h, salle L201) |
Adrien Meguerditchian (chargé de recherche, CRPN, CNRS-Aix Marseille université)
« Aux frontières du langage dans la gestuelle des primates : De l’éthologie aux neurosciences comparatives »
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#6 – 11 mars
(17h-19h, salle L201) |
María Marta García Negroni (professeure, université de Buenos Aires)
« Argumentation, prosodie et gestes : le cas des modificateurs surréalisants, du marqueur miratif mirá et du marqueur de reformulation decí que »
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#7 – 8 avril
(17h-19h, salle L201) |
Gül Eroglu (doctorante, ACE, université Rennes 2)
« The Relationship Between Space, Body, and Language in Always Coming Home and My Years of Meats »
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#8 – 27 mai
(17h-19h, salle L201) |
Ugo Ballenghein (maître de conférences, CHArt, université Paris Est Créteil)
« La lecture incarnée : quand le corps soutient l’engagement cognitif du lecteur »
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