2021
Retrouver son Cœur
La méditation dans la peinture et la poésie chinoises du XVe au XVII siècle
Cédric Laurent
Présentation de l’ouvrage
« Les lettrés Ming (1368-1644) […] ressentent qu’“en méditation, dans la montagne, les jours s’allongent”. Ils écoutent les ruisseaux, les cascades, les bruits qui s’accordent aux battements du cœur avec une délicatesse où le subtil devient indicible et indiscernable. Ils entrent peu à peu dans la nature et dans un état où tous les sons perçus simultanément les plongent dans le silence ultime, celui où pas un bruit ne l’emporte sur l’autre. C’est là “retrouver son Cœur”, en chinois xin, terme qui désigne à la fois le cœur en tant qu’organe, et l’esprit, le centre de l’être. […] « Nombreux sont les peintres qui ont ainsi fait de la méditation un des thèmes de leur peinture, thème peu mis en avant jusqu’à cette étude de Cédric Laurent qui, à travers la présentation de très beaux textes, poésies et peintures, nous sensibilise à cette esthétique et à cette philosophie de l’être développée et mise en pratique par des lettrés des Ming, un âge d’or pour la peinture chinoise de paysage. Il nous fait mesurer l’importance de la méditation chez eux et chez les néo-confucéens, notamment ceux de l’école du Cœur, qui réinterprètent les textes classiques du confucianisme au regard du bouddhisme et du taoïsme. » (Extraits de la préface de Catherine Despeux)
Le mot de l’auteur
« Le travail présenté ici touche à trois domaines : l’histoire de l’art, notamment avec la réévaluation des paysages et de leurs significations ; la littérature, comme développement d’un thème plus ancien et comme expression d’une foi ; et la pensée, dans la présentation des théories de l’école du Cœur et de ses relations avec les autres courants intellectuels et religieux. […] Dans ce projet de montrer le thème commun à la poésie et à la peinture que constitue la méditation, il s’agit en premier lieu de présenter les caractéristiques de la pratique dans les différentes traditions chinoises, puis d’en préciser les enjeux dans le contexte syncrétique de la dynastie Ming (1368-1644) et plus précisément dans le cadre du néoconfucianisme (école du Cœur, parfois dite de l’Esprit), mouvement philosophique et religieux duquel se revendiquaient les auteurs ici étudiés. On cernera ainsi le vocabulaire de la méditation. Les cinq chapitres suivants sont chacun consacrés à la présentation d’un auteur, de sa pensée et de son œuvre en référence à la méditation. »