• Contester au Moyen Âge, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2019

Les sociétés médiévales accordent une grande importance à la culture de l’obéissance, au respect de la tradition et au principe hiérarchique. Mais elles sont aussi régulièrement secouées par toutes sortes de rébellions, de dissidences ou de révoltes, voire par de véritables révolutions. Ces différentes figures de la contestation ont constitué un domaine de recherche majeur dans les années 1960-1970, avant d’être délaissés. À l’heure où les nouvelles recherches sur l’hérésie revisitent les rapports entre désobéissance et rébellion, où l’histoire intellectuelle réexamine la destinée de figures contestataires et où les grandes révoltes paysannes, urbaines ou nobiliaires suscitent un net regain d’intérêt, il convenait de rouvrir le dossier. C’est ce qu’a entrepris le XLIXe Congrès de la Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public, réuni à Rennes en 2018, sous la coordination de Florian MAZEL. Les études rassemblées dans le volume qui en est sorti explorent la manière dont les sociétés latines, byzantines ou musulmanes ont dit et défini les contestations, les motifs qui animaient dissidents ou révoltés, et les formes que prit la remise en cause de l’ordre établi, avant de s’interroger sur la fin des contestations et leurs effets par-delà leur dénouement souvent tragique et leur mémoire dissonante.